L'analyse des marchés financiers de mai

[Marchés & Gestion] La lutte contre l'inflation devient la priorité des banques centrales.

Le mois d’avril a été de nouveau marqué par de nombreuses incertitudes sur les perspectives économiques financières. Face à la montée des risques, le Fonds monétaire international a réduit sa prévision de croissance mondiale (3,6% en 2022 comme en 2023). Le FMI a expliqué cette révision par l’impact direct de la guerre en Ukraine et ses retombées, et il a averti que l’inflation représentait désormais un danger bien présent pour de nombreux pays. Pour 2022, l’institution table sur une inflation de 5,7% dans les économies avancées et de 8,7% dans les économies émergentes et en développement, soit respectivement 1,8 point et 2,8 points de plus qu’en janvier. De nombreux facteurs de risques pèsent encore sur ces perspectives. De nouvelles sanctions visant le secteur russe de l’énergie, un élargissement du conflit armé, une décélération plus marquée qu’anticipée en Chine en raison de la politique zéro-covid pourrait accentuer le ralentissement mondial tout en amplifiant l’inflation. En outre, l’envolée des prix menace de déclencher des troubles sociaux dans les pays émergents. Malgré ces mauvaises nouvelles pour l’activité, les présidents des principales banques centrales ont rappelé faire de la lutte contre la poussée inflationniste leur priorité dans les prochains mois. En avril, la Réserve fédérale américaine (Fed) a évoqué explicitement une hausse de 50 points de base (bp) des taux directeurs en mai. Pour la Banque centrale européenne (BCE), la probabilité d’une première hausse de taux dès le mois de juillet est dorénavant élevée. Dans ce contexte, la remontée des rendements obligataires souverains s’est poursuivie, tandis que les marchés actions ont baissé. Le baril de Brent a évolué autour de 105$, alors que le dollar a continué son ascension, évoluant ainsi à son plus haut niveau depuis cinq ans.